WP 2021.15 Investment Strategies and Corporate Behaviour with Socially Responsible Investors: A Theory of Active Ownership
Publié dans Economica (2022), 89, 997–1023.
Christian Gollier – Sébastien Pouget
Résumé
Les investisseurs socialement responsables constituent une force importante sur les marchés financiers mondiaux d’aujourd’hui. Cet article examine les conditions dans lesquelles ces investisseurs parviennent à inciter les entreprises à adopter un comportement responsable. Nous développons un modèle d’évaluation d’actifs dans lequel certains actionnaires sont des propriétaires actifs, c’est-à-dire qu’ils s’engagent auprès des entreprises en votant sur les décisions stratégiques. Des divergences entre actionnaires surgissent parce que seuls les investisseurs socialement responsables valorisent les externalités générées par les entreprises. Nous montrons qu’une entreprise peut choisir une stratégie responsable, même lorsque les actionnaires socialement responsables sont minoritaires sur les marchés financiers. Dans certains cas, cette influence sur la stratégie de l’entreprise est fragile dans la mesure où elle repose sur des croyances autoréalisatrices des investisseurs. Des extensions de notre modèle permettent d’analyser la relation entre les stratégies de désinvestissement et d’influence, le cas avec plusieurs entreprises, le rôle des entreprises à mission et celui d’un investisseur activiste.
WP 2021.14 Limites à la croissance et destruction créatrice dans le cadre d’un modèle à générations de capital
Publié dans Revue Francophone du Développement Durable (2021), 18, 1-18.
Marc Germain
Résumé
Cet article étudie la trajectoire d’une économie soumise à des contraintes de ressource, dans le cadre d’un modèle de croissance à générations de capital original, intégrant un processus de destruction créatrice à la Schumpeter.
La trajectoire de l’économie est caractérisée par trois phases successives : (i) une croissance « forte » non durable ; (ii) après un pic, une décroissance profonde et brutale ; (iii) une croissance plus lente conduisant progressivement à l’équilibre. Le ralentissement et le retournement de l’économie sont dus à la hausse continue des coûts d’exploitation de la ressource, qui survient malgré le progrès technique dû au processus de destruction créatrice.
Ce processus a également une trajectoire non monotone, en particulier sa composante destruction à la base de l’obsolescence économique des équipements. Celle-ci évolue en sens inverse de la production, en porte-à-faux avec l’hypothèse répandue d’un taux de dépréciation constant du capital.
WP 2021.13 How can ports act to reduce underwater noise from shipping? Identifying effective management frameworks
Publié dans Marine Pollution Bulletin (2022), 174, 113136.
Laura Recuero Virto – Hervé Dumez – Carlos Romero – Denis Bailly
Résumé
À travers une enquête et des entretiens avec des parties prenantes représentatives, cet article vise à trouver des mécanismes pour aligner les intérêts commerciaux avec la réduction du bruit sous-marin de la navigation commerciale. Tout en reconnaissant les grandes variations associées aux spécificités des portes, les actions portuaires pourraient favoriser une réduction des émissions de bruit sous-marin provenant de la navigation commerciale grâce à des modifications de la coque, de l’hélice et de la conception du moteur, et grâce à des mesures opérationnelles associées à une vitesse réduite, un changement d’itinéraire et des déplacements en convoi. Si l’impact des émissions sonores sous-marines sur la faune marine s’avère de plus en plus grave et généralisé, il existe une incertitude sur les mécanismes, les contextes et les niveaux qui doivent conduire à des actions, ce qui nécessite d’une gestion prudente. Les propriétaires de navires doivent déjà faire face à des investissements et des coûts d’exploitation importants pour se conformer aux exigences en matière de carburant, d’eau de ballast, de NOx et de CO2. Pour réussir, les programmes de lutte contre le bruit sous-marin doivent s’aligner sur ces facteurs.
Les ports pourraient proposer des actions telles que des tarifs d’entrée réduits et des temps d’attente réduits dans les ports, tous deux en fonction des performances sonores sous-marines. La coopération entre les ports pour intensifier les actions grâce à l’indice environnemental et à la notation des sociétés de classification, et l’intégration avec les autres actions des ports pourraient aider à soutenir cela. Cependant, peu de navires connaissent leur bruit de base car il existe très peu de stations avec des hydrophones sous-marines et les méthodologies de mesure ne sont pas standardisées. Les coûts augmentent et de la disponibilité diminue considérablement si l’acheteur du navire souhaite améliorer le profil de bruit. Les demandes locales concernant le bruit aérien à proximité des aéroports ont stimulé la pression mondiale sur l’industrie aéronautique pour qu’elle adopte la technologie d’atténuation existante. Cette expérience du contrôle du bruit de l’aviation pourrait éclairer le processus du bruit sous-marin. Depuis 2017, l’Administration portuaire de Vancouver Fraser a mis en œuvre un test de ralentissement volontaire des navires commerciaux dans les zones d’alimentation des épaulards résidents du sud, qui sont localement considérés comme une espèce emblématique.
WP 2021.12 Sectoral, resource and carbon impacts of increased paper and cardboard recycling
Publié dans Environmental Modeling & Assessment (2023), 28: 189–200
Etienne Lorang – Antonello Lobianco – Philippe Delacote
Résumé
Le recyclage apparaît comme une alternative à l’extraction dans de nombreuses industries ainsi que l’un des fondements de l’économie circulaire. Dans cet article, nous évaluons le rôle du recyclage du papier et du carton dans le secteur forestier, tant du point de vue économique que de celui des émissions de CO2. Pour ce faire, nous modélisons cette industrie du recyclage dans notre modèle du secteur forestier, afin de la relier aux autres produits bois. Le secteur forestier ayant un potentiel important pour l’atténuation du changement climatique, ce modèle nous permet d’évaluer les effets sur les ressources et le bilan carbone du secteur forestier. Nous montrons que ces résultats sont fortement liés à l’hypothèse de substitution ou de complémentarité entre le bois recyclé et la pâte à papier.
WP 2021.11 Price incentives and unmonitored deforestation: Evidence from Indonesian palm oil mills
Valentin Guye – Sebastian Kraus
Résumé
Nous estimons l’élasticité-prix de la déforestation pour différents segments du secteur du palmier à huile en Indonésie. Cette étude est la première à relier la déforestation aux prix effectivement payés aux usines d’huile de palme brute. Nous avons créé une nouvelle base de données de ces usines, avec leurs coordonnées spatiales, les prix des intrants et des produits, l’origine du capital, et les taux d’exportation, de 1998 à 2015. Ces usines ont un rôle central dans la gouvernance du secteur: elles influencent fortement la déforestation dans les plantations en amont, tout en pouvant être contrôlées par les acteurs économiques et institutionnels en aval. L’identification de l’élasticité-prix repose sur la modélisation spatiale de l’exposition des plantations en aval aux chocs en amont, conditionnellement exogènes, sur les prix perçus par les usines d’huile de palme brute. Nous estimons que la déforestation est élastique aux prix pour les plantations industrielles, les petites plantations, et les plantations illégales. Cela démontre que les instruments de marché peuvent décourager la déforestation dans le secteur du palmier à huile indonésien, et en particulier là où celle-ci est difficilement contrôlable. Nous trouvons en revanche que la déforestation légale n’est pas élastique aux prix. Cela suggère que les opportunités économiques encouragent à contourner les règles, impliquant donc que des instruments de marché pourraient renforcer l’efficacité des régulations dans ce contexte.
WP 2021.10 Technological progress and carbon price formation: an analysis of EU-ETS plants
Marc Baudry – Anouk Faure
Résumé
Cette étude examine la nature du progrès technologique dans six industries manufacturières couvertes par le SEQE, ainsi que le secteur de l’électricité, et son effet sur la formation du prix du carbone par le biais de courbes de coût marginal d’abattement. Notre approche s’appuie sur les frontières technologiques, que nous calibrons grâce à des données d’intrants, de production et d’émission des sites de production de 2013 à 2017, suivant une méthode basée sur les fonctions de distance directionnelles. Nos résultats révèlent que dans la plupart des secteurs considérés, le progrès technologique a entraîné l’augmentation des émissions de référence, tout en étant accompagnée d’une diminution de l’intensité carbone de la production. Ainsi, dans nos échantillons, le progrès technologique a entraîné une augmentation de l’effort de dépollution, poussant le prix d’équilibre du carbone à la hausse.
WP 2021.09 Decomposing weather impacts on crop profits: the role of agrochemical input adjustments
Publié dans American Journal of Agricultural Economics (2023): 1-31 sous le titre « Structural Identification of Weather Impacts on Crop Yields: Disentangling Agronomic from Adaptation Effects »
François Bareille – Raja Chakir
Résumé
Les coûts du changement climatique supportés par l’agriculture dépendent largement de l’adaptation des agriculteurs. Dans cet article, nous étudions comment les agriculteurs ajustent leur applications d’intrants en réaction aux fluctuations météorologiques pendant la saison de croissance en utilisant un panel d’agriculteurs de la Meuse (France) entre 2006 et 2012. Plus précisément, nous exploitons les déviations des conditions météorologiques et des prix pour estimer des modèles structurels d’agriculteurs maximisant leurs profits avec des rendements et des fonctions de demande spécifiques à chaque intrant et culture, conditionnellement à des effets fixes individuels et annuels. Les résultats montrent que les conditions météorologiques affectent les rendements des cultures mais que les agriculteurs adaptent leurs applications d’engrais et de pesticides. Nous utilisons nos estimations pour simuler les impacts du changement climatique : nous montrons que les agriculteurs de la Meuse augmenteraient les applications d’engrais de 2,60% mais réduiraient les applications de pesticides de 6,92% dans le cadre d’un scénario RCP 4,5 en 2050. Ces ajustements limitent les impacts directs négatifs du changement climatique sur la croissance des plantes, mais de manière hétérogène selon les cultures. Au total, la valeur ajoutée du secteur agricole devrait diminuer de 3,02 %. La société pourrait bénéficier de l’adaptation car la réduction des dommages dus aux externalités négatives des intrants agrochimiques représente le double des coûts de marché supportés par le secteur agricole.
WP 2021.08 The impact of income inequality on public environmental expenditure with green consumerism
Nouvelle version – 22/11/2023
Lesly Cassin – Paolo Melindi-Ghidi – Fabien Prieur
Résumé
Cet article analyse l’impact des inégalités de revenu sur la politique environnementale en présence de consommateurs verts. Nous développons d’abord un modèle avec deux ingrédients principaux : les citoyens, avec des capacités de revenu différentes, ont accès à deux produits dont la consommation diffère en termes de prix et d’impact environnemental, et ils votent sur la politique environnementale. Dans ce contexte, il existe un équilibre politique unique dans lequel la population est divisée en deux groupes, qui diffèrent par le type de bien, conventionnel ou vert, qu’ils consomment. L’analyse montre qu’un changement du niveau d’inégalité induit des variations à la fois dans la taille et la composition de ces deux groupes. Cela détermine en retour si plus d’inégalités stimulent ou non la politique publique. Nous menons ensuite une étude empirique sur un panel de pays européens pour la période 1996-2019. Nous démontrons l’existence d’une relation en forme de J inversé entre les inégalités et les dépenses publiques environnementales. Ce résultat s’explique par la combinaison d’un effet de composition, affectant le groupe des consommateurs verts, et d’un effet de substitution entre la consommation verte privée et les dépenses environnementales publiques.
WP 2021.07 Tackling Transport-Induced Pollution in Cities: A Case Study in Paris
Marion Leroutier – Philippe Quirion
Résumé
Le transport routier est une source importante de pollution de l’air locale et d’émissions de CO2. Pour réduire ces externalités, il est crucial de comprendre qui contribue aux émissions et quelles sont les alternatives aux déplacements fortement émetteurs. Nous estimons les contributions individuelles aux émissions induites par les choix de transport en milieu urbain en combinant des données d’enquêtes sur les déplacements des Franciliens avec des données de facteur d’émissions pour les polluants de l’air locaux et le CO2. De larges inégalités existent du point de vue de la contribution aux émissions, avec 20% des individus contribuant à 75 à 85% des émissions (selon le polluant considéré) un jour de la semaine typique. Ces individus combinent des distances parcourues plus importantes, une utilisation accrue de la voiture, et, surtout pour les polluants de l’air locaux, l’utilisation de voitures plus émettrices que la moyenne. En mobilisant des données de temps de trajet contrefactuel, nous estimons que 53% des déplacements actuellement réalisés en voiture en Ile de France pourraient faire l’objet d’un report modal vers le vélo électrique ou les transports en commun, avec une augmentation limitée du temps de déplacement quotidien. Un tel report modal réduirait les émissions de polluants locaux et de CO2 de 19 à 21%, et engendrerait des bénéfices annuels estimés à environ 245 millions d’euros du point de vue de la qualité de l’air et de l’atténuation du changement climatique.
WP 2021.06 The Environmental Unsustainability of Public Debt: Non-Renewable Resources, Public Finances Stabilization and Growth
Nicolas Clootens – Francesco Magris
Résumé
Dans cet article, nous introduisons une contrainte de stabilisation des finances publiques dans un modèle à générations imbriquées dans lequel les ressources non-renouvelables constituent un intrant nécessaire au processus de production. Nous démontrons que la stabilisation de la dette publique à des niveaux élevés (en termes de ratio de capital) peut annihiler toute possibilité de croissance soutenable. La dette publique apparait donc comme une menace au développement durable. Nous montrons également que des ratios dette/capital et dépenses publiques/capital élevés sont associés à des taux de croissance plus faibles. Deux canaux de transmission sont identifiés. La dette publique génère tout d’abord un effet d’éviction sur l’investissement en capital physique. A cet effet que l’on retrouve habituellement dans la littérature s’ajoute un deuxième effet: un niveau d’endettement public élevé génère un rythme d’extraction des ressources élevé, ce qui va en retour freiner la croissance à long terme. Nous proposons également une analyse de la dynamique de cette économie. Enfin, nous montrons que le ratio dette/capital peut être calibré pour décentraliser l’optimum social.
WP 2021.05 Should we fear transition risks? A review of the applied literature
Louis Daumas
Résumé
La transition vers une économie bas-carbone entraînera d’importantes transformations des les systèmes énergétiques et économiques. A tel point qu’a émergé une littérature s’inquiétant des conséquences de tels changements sur la stabilité des systèmes financiers. Cette étude des « risques de transition financiers » a signalé que la conjonction des politiques climatiques, des changements technologiques et de l’évolution des comportements de consommation pourrait se propager aux marchés financiers. Si ce processus s’avérait trop brutal ou trop inattendu, il pourrait dégénérer en un « Moment Minsky climatique » aux implications systémiques. Cependant, l’histoire récente a montré que les marchés financiers peuvent s’avérer résilients à des chocs affectant directement les activités les plus sensibles à la transition énergétique (pétroliers, etc.). Devrions-nous donc redouter les risques de transitions ? Pour répondre à cette question, nous proposons une revue critique de la littérature appliquée (modélisation prospective, économétrique) dédiée à cette problématique. Trois sous-champs seront étudiés : celui des « actifs échoués », la recherche économétrique sur la valorisation des actifs financiers dans le cadre de la transition bas-carbone et les estimations directes des risques de transition au travers de modèles prospectifs. Nous exposerons les résultats clefs de ces littératures et proposerons une approche critique de leurs méthodologies sous-jacentes.
WP 2021.04 Intragenerational inequality aversion and intergenerational equity
Robert D. Cairns – Stellio Del Campo – Vincent Martinet
Résumé
L’article étudie les interactions entre équité intragénérationnelle et intergénérationnelle dans une économie à deux pays produisant et consommant à partir d’une richesse nationale. Nous caractérisons le sentier de développement durable qu’un planificateur central implémenterait pour atteindre l’égalitarisme intertemporel. Si l’équité intergénérationnelle est définie par rapport au niveau de consommation global de chaque génération sans prendre en compte la distribution de la consommation entre les deux pays, la consommation dans le pays pauvre doit être réduite le plus possible au profit de l’investissement, afin d’accélérer la convergence des deux économies, ce qui accroît les inégalités intragénérationnelles. Lorsque le bien-être social prend en compte l’équité intragénérationnelle, plus l’aversion aux inégalités intragénérationnelles (IIA) est large, moins le sacrifice demandé au pays pauvre est important, mais plus faible est le niveau de bien-être générationnel soutenu au cours du temps. Le long du sentier de bien-être égalitaire au cours du temps avec IIA, la consommation du pays pauvre croit alors que celle du pays riche décroit, avec une décroissance globale comme résultat.
WP 2021.03 Output-Based Allocation and Output-Based Rebates: A survey
Philippe Quirion
Résumé
Le remboursement basé sur la production (output-based refunding) consiste à distribuer la valeur des taxes sur la pollution, ou celle des quotas d’émission négociables, aux exploitants des installations émettrices, en proportion de leur niveau de production actuel. On parle d’output-based rebating dans le cas des taxes et d’output-based allocation dans le cas des quotas d’émission négociables. Cette pratique est très répandue, en particulier dans les politiques climatiques, et a des conséquences économiques importantes. Nous analysons ces conséquences, d’abord dans un cadre déterministe, puis en tenant compte de l’incertitude. Si le remboursement basé sur la production est préjudiciable au bien-être dans une économie déterministe et fermée sans distorsions préalables, il présente également certains avantages. En particulier, il s’agit d’un moyen efficace de limiter les fuites de carbone. Ensuite, nous présentons la mise en œuvre de l’allocation basée sur la production dans l’Union européenne, en Californie, en Chine, en Nouvelle-Zélande et en Alberta, et nous examinons s’il convient de la maintenir ou de la supprimer progressivement au cours des prochaines décennies.
WP 2021.02 Common pool resource management and risk perceptions
Can Askan Mavi and Nicolas Quérou
Résumé
Motivé par les discussions récentes sur la question des perceptions des risques liés aux événements liés au changement climatique, nous introduisons un cadre de jeu non coopératif où les agents gèrent une ressource de pool commune sous un potentiel risque et les agents présentent différents biais de perception du risque. Se concentrer sur l’effet de la polarisation niveau et d’autres caractéristiques de la population, nous montrons que le type de biais (surestimation versus sous-estimation biais) et le niveau de qualité des ressources avant et après l’occurrence du changement ont une importance de premier ordre sur la nature qualitative des ajustements comportementaux et sur le modèle de conservation des ressources. Lorsqu’il y a des biais non uniformes au sein de la population, la structure intra-groupe de la population affecte qualitativement le degré de conservation des ressources. De plus, des agents non biaisés peuvent réagir dans des moyens de modifier le niveau de polarisation face à des agents présentant différents types de biais. La taille de la sous-population des agents impartiaux n’affecte pas qualitativement la façon dont une augmentation le niveau de polarisation a un impact sur les ajustements comportementaux individuels, même s’il affecte la magnitude de ce changement. Enfin, il est montré comment les biais de perception affectent la comparaison entre centralisé et gestion décentralisée.
WP 2021.01 Expenditure-elasticity and income elasticity of GHG emissions: a survey of literature on household carbon footprint
Antonin Pottier
Résumé
La relation entre le revenu des ménages et leurs émissions de gaz à effet de serre ont fait l’objet de nombreuses études. Cette relation peut être résumé par un nombre, l’élasticité-revenu de l’empreinte carbone. Cette élasticité est calculée à partir des études qui reconstituent l’empreinte carbone à partir des données de coupe sur les budgets des ménages. Cet article donne une vue d’ensemble des études sur l’empreinte carbone des ménages et des estimations des élasticités-dépenses et élasticités-revenu. L’élasticité-revenu s’écarte de l’élasticité-dépenses du fait d’un taux d’épargne croissant avec le revenu. L’article collige plus de quatre-vingts estimations (dont un tiers d’estimations calculées pour l’occasion) des élasticités d’empreinte carbone ou de besoins énergétiques. De manière générale, les estimations publiées montrent que l’empreinte carbone croît moins vite que les dépenses, et confirment que l’élasticité-revenu est bien inférieure à l’élasticité-dépenses. L’article discute la différence entre l’inégalité d’émissions de GES et la concentration des émissions de GES, l’ambiguïté terminologique de la littérature entre élasticité-revenu et élasticité-dépense. Il présente les limites de notre savoir sur la relation entre revenu et empreinte carbone, qu’elles viennent de la méthodologie pour reconstruire les empreintes à partir des enquêtes de consommation ou des erreurs de mesure de ces enquêtes.