WP 2025.10 The impact of income inequality on public environmental expenditure with green consumers
Lesly Cassin- Paolo Melindi-Ghidi – Fabien Prieur
Résumé
Cet article analyse l’impact des inégalités de revenus sur la politique environnementale en présence de consommation verte. Nous effectuons tout d’abord une analyse empirique à partir d’un panel de pays européens sur la période 1995-2021. Les résultats montrent une relation négative entre les inégalités et les dépenses publiques en matière d’environnement, qui s’affaiblit lorsque les inégalités sont plus importantes. Nous constatons également une corrélation négative entre les dépenses environnementales et la consommation verte, ce qui met en évidence la nature substituable de la relation entre ces deux variables. Nous développons ensuite un modèle comportant deux éléments principaux : les citoyens ayant des capacités de revenu différentes ont accès à deux produits qui diffèrent en termes d’impact environnemental, et ils votent sur la politique environnementale. À l’équilibre, la population est divisée en deux groupes, les consommateurs conventionnels et les consommateurs verts. Une augmentation des inégalités augmente le coût marginal de la politique par le biais d’effets de taille et de composition. Plus la taxe d’équilibre est élevée, plus l’effet global est important. Cela nous fournit une explication du principal résultat empirique.
WP 2025.09 Gender and climate change: do men emit more GHG than women?
Antonin Pottier -Emmanuel Combet – Simona de Lauretis
Résumé
L’article examine si les hommes et les femmes contribuent différemment à l’empreinte carbone (émissions de GES liées à la consommation). Si les femmes ont en moyenne une empreinte carbone plus faible que celle des hommes, l’effet pur du genre est difficile à évaluer car le genre est corrélé avec des déterminants connus de l’empreinte carbone, tels que le revenu, la taille et la composition du ménage. Nous passons en revue les rares données disponibles dans la littérature, avec des conclusions équivoques.
En utilisant l’empreinte carbone des ménages français, nous montrons que regrouper des ménages de taille et de composition différentes ne permet pas d’obtenir des estimations fiables de l’effet du genre sur l’empreinte carbone. Notre stratégie empirique se concentre donc sur les ménages d’une seule personne. Grâce à des régressions multi-variées, nous constatons que, toutes choses égales par ailleurs, il n’y a pas de différence significative entre les hommes et les femmes célibataires, à condition qu’ils soient âgés de moins de 80 ans. Les femmes de plus de 80 ans émettent moins que leurs homologues masculins, une différence qui peut être attribuée à leur très faible utilisation de la voiture.
WP 2025.08 The adoption of CCS by the cement industry: a game theoretic analysis
Jean-Pierre Ponssard – Quentin Hoarau
Résumé
Cet article analyse l’adoption du captage et stockage du carbone (CSC) dans l’industrie du ciment, un secteur difficile à décarboner, en modélisant les choix stratégiques des entreprises concernant le moment de l’adoption comme un jeu en temps continu sous concurrence à la Cournot. Le modèle considère une technologie polluante dont le coût augmente avec le coût social du carbone, et une technologie propre avec CSC impliquant un coût fixe irréversible.
Nous montrons que la concurrence imparfaite dans le secteur du ciment conduit à un retard d’adoption du CSC, avec un équilibre de Nash Pareto-dominant correspondant à une adoption simultanée.
Nous étudions deux types de politiques publiques pour corriger cette inefficience : une subvention sur le coût fixe du CSC et une subvention dépendant du temps sur les flux de profit. Bien que les deux instruments permettent d’atteindre l’issue socialement souhaitable, la subvention sur le coût fixe est plus simple à mettre en œuvre mais plus coûteuse.
Notre application numérique montre qu’en l’absence d’intervention publique, l’adoption du CSC est retardée de dix ans par rapport au calendrier socialement optimal. Pour atteindre ce dernier, la subvention sur le coût fixe devrait couvrir environ 70 % de l’investissement, tandis que la subvention temporelle serait environ trois fois moins onéreuse.
WP 2025.07 Social Unrest and Environmental Performance
Mahdi Fawaz – Donatella Gatti
Résumé
There is a growing consensus that policies such as carbon taxes are needed to improve environmental performance. We propose a theoretical framework and a model to examine how environmental concerns determine political support for carbon taxation and the incentives for the poor to revolt, replace the incumbent government, and achieve a fairer distribution of income. Our main result is that the incentive to revolt is an inverted U-shaped function of environmental performance. On the empirical side, we construct a normalized Social Unrest Index (SUI) based on riots and battles data from the ACLED database. Then, we analyze the determinants of SUI in a panel of 211 countries between 1997 and 2022 including a quadratic term of the EPI index (Yale University). We find an inverted U-shaped relationship that is robust in all the specifications tested. In autocratic regimes, as EPI rises from 30% to 40%, SUI predicted average almost doubles from 12.8% to 20.4%, while it falls at higher EPI levels. Our results have important policy implications.
WP 2025.06 Does income inequality influence health vulnerability to pollution? Evidence from France
Karine Constant – Marion Davin – Emmanuelle Lavaine
Résumé
Cette étude examine si les inégalités de revenu au sein d’une population influencent les effets sanitaires de la pollution. Plus précisément, nous estimons empiriquement l’impact causal des particules fines (PM10) sur la mortalité en France en utilisant la direction du vent comme variable instrumentale et explorons comment les inégalités de revenu modifient cette relation. Nos résultats révèlent un effet statistiquement et économiquement significatif de l’exposition à la pollution sur la mortalité des individus âgés de 50 ans ou plus, qui s’intensifie dans les municipalités où les inégalités de revenu sont plus marquées. Plus précisément, l’effet des PM10 n’est pas significatif dans les municipalités où les disparités sont les plus faibles, tandis qu’il devient significatif dans les autres et augmente avec le niveau d’inégalité. L’impact des PM10 sur la mortalité des individus âgés de 50 ans ou plus dans les communes les plus inégales (33%) est jusqu’à deux fois plus élevé que dans les municipalités avec un niveau d’inégalité intermédiaire. Ce résultat est particulièrement frappant dans un pays comme la France, où les inégalités de revenu restent relativement faibles. Afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents, nous développons un modèle théorique et testons empiriquement ses prédictions. Nous concluons que la variation observée de la vulnérabilité à la pollution entre municipalités, en fonction du niveau d’inégalité, ne peut être attribuée à des différences de dépenses de santé publique, d’exposition à la pollution (entre et au sein des municipalités) ou de prévalence et d’intensité de la pauvreté. Nos résultats suggèrent que les inégalités jouent un rôle significatif en matière de santé environnementale, justifiant des recherches approfondies sur le sujet.
WP 2025.05 Informing the uninformed, sensitizing the informed: The two sides of consumer environmental awareness
Résumé
Comment l’information et la sensibilisation à l’environnement interagissent-elles pour améliorer la qualité de l’environnement en modifiant le comportement des consommateurs et les stratégies des entreprises ? Cet article apporte des éclaircissements théoriques en utilisant un modèle de différenciation original dans un cadre général dont les cas spécifiques ont été étudiés précédemment. Du côté de la demande, seuls les consommateurs informés différencient la qualité des produits bruns de celle des produits verts, tandis que les consommateurs non informés les considèrent comme des substituts parfaits. En outre, tous les consommateurs informés valorisent le produit vert et dévalorisent le produit brun en raison d’un effet d’aversion, mais ils sont hétérogènes en ce qui concerne leur sensibilisation à l’environnement. Du côté de l’offre, deux entreprises proposent des qualités environnementales différentes et se font concurrence par les prix. Nous considérons deux types de campagnes environnementales : l’une qui augmente le nombre de consommateurs informés et l’autre qui accroît la conscience environnementale des consommateurs informés. Nous montrons que ces campagnes déterminent de manière cruciale trois configurations de marché : segmenté ; fragmenté, avec un produit brun qui attire à la fois les consommateurs non informés et une fraction des consommateurs informés ; et couvert. En supposant que le comportement le plus écologique des consommateurs soit l’abstention, nous constatons que les deux campagnes ne conduisent pas toujours à une meilleure qualité environnementale ; autrement dit, une situation dans laquelle tous les consommateurs sont informés et certains très sensibilisés à l’environnement n’est pas nécessairement la situation la plus écologique. En fonction de l’effet d’aversion, du budget de l’organisateur de la campagne et de la rentabilité relative, les campagnes d’information et de sensibilisation doivent être soigneusement combinées pour obtenir la meilleure qualité environnementale possible.
WP 2025.04 Agricultural Productivity Growth and Deforestation in the Tropics
Résumé
WP 2025.03 Fueling the energy transition with fossil (not quite) stranded assets
Résumé
WP 2025.02 Fair burden-sharing for climate change mitigation: an axiomatic approach
Résumé
WP 2025.01 Individual vs. collective agglomeration bonuses to conserve biodiversity
Résumé
Les bonus d’agglomération (BA) sont des paiements conditionnés par la contiguïté des zones de conservation des propriétaires fonciers. Il est largement admis qu’en encourageant les propriétaires fonciers à coopérer, les BAs favorisent une conservation de la biodiversité avec une coût-efficacité plus élevée que les paiements homogènes. Cet article remet en question cette conclusion en étudiant l’impact de différents modèles de BA, qui peuvent ou non encourager la coopération. Plus précisément, nous montrons que la différenciation des BAs qui rémunèrent la conservation des parcelles à l’intérieur de l’exploitation (bonus internes) et ceux qui rémunèrent la conservation des parcelles au bord des exploitations (bonus externe) affecte le rapport coût-efficacité du BA. À l’aide d’un modèle économique-écologique et de la théorie des jeux, nos simulations sur des paysages réalistes montrent que les BAs les plus rentables sont ceux qui présentent des bonus internes relativement importants. Inversement, les BAs présentant des bonus externes relativement importants sont moins rentables, même si ils favorisent la coopération entre les propriétaires fonciers.







